Accueil > L’Atelier > Les Communs 2024 > Nuit noire 1
Dès que je me lève,
Après un passage rapide dans la salle d’eau
Mes pas se dirigent vers la cuisine
Les yeux pas encore vraiment ouverts
Rideaux toujours tirés pour éviter un éblouissement
Je m’arrête devant la cafetière
Je reste debout pour avaler les premières gorgées
Entre la nuit et le jour la position du corps fait toute la différence
Le café bu, j’en prépare un deuxième.
Cette deuxième tasse est bue dans le lit, plus lentement
Dos confortablement calé contre un oreiller
Ma main droite saisi crayon et papier pour noter rapidement
mes aventures nocturnes,
la peur de l’oubli m’habite
J’écris vite sans recherche de vocabulaire ou syntaxe particulière
L’important étant de coucher sur papier
Les moments clés, les personnages,
le ressenti
Dernier mot tracé
Tasse vidée
Il est temps de tirer le rideau
Pour voir la couleur du ciel
Et quand ce geste coïncide avec les premières lueurs du jour
Mon cœur est en fête
J’aime l’idée que mon corps est connecté avec les astres
Mon esprit s’éveille
Au lever du soleil
Matin encore, routine quotidienne toujours
Je me dirige vers le bureau
Ouvre l’ordinateur pour écrire correctement
Ce qui vient d’être griffonné à la hâte
Là le temps s’arrête
Cela peut prendre quelques minutes ou quelques heures
Parfois les phrases s’enchaînent d’elles-mêmes
Parfois les doigts s’immobilisent
Et l’esprit vagabonde de surprise en étonnement
J’aime mes nuits
Mais c’est le matin que je préfère
Le matin qui fait le lien
Entre ce qui vient de se vivre dans la brume de l’inconscient
Et ce que je vis dans l’instant présent
La lumière pénètre de plus en plus dans mon espace de vie
Éclaboussant au passage le magnifique bouquet de mimosas
Cueilli le weekend dernier
J’enfile ma tenue de sport pour aller faire ma séance quotidienne
On peut blâmer ces actes trop routiniers
Rêver d’une vie plus riche d’excentricités
Mais la séance de sport est devenue si habituelle
Que son absence provoque un manque
Alors tant pis pour la banalité de l’action
Le corps exalte autant que l’esprit
Je me sens bien dans l’effort
Je sens mes muscles vibrer au rythme du son
Très soigneusement choisi dans ma Play liste
Je ne vais pas arriver à honorer la consigne donnée
9 strophes c’est trop long pour évoquer un acte routinier
et de toutes façons
dès que je sors de la salle de sport il n’y a plus de routine
tout va dépendre de
la fatigue ressentie
la couleur du ciel
la sensation ou pas de faim
Présence ou pas du marché sur la place
Michèle Bitton
Colas Baillieul
Marie-Laure Gerin
Odile Merlin
Viviane Baubry
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