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Des heures, des heures de bus.
Gare des cars.
Terminus. Enfin !
Je m’installe sur un fauteuil de la gare routière, espérant attendre ainsi les quelques heures qui restent avant le lever du jour.
Impossible.
On me demande de sortir, la gare doit fermer ses portes.
Je suis dans la rue, à la recherche d’un bar, hôtel, un lieu où me poser.
Rien.
Tout est fermé, tout est désert, rideaux tirés, vitrines sans éclairage.
Je marche.
Je déambule sans but dans une nuit sans fin, mon esprit glissant peu à peu de la fatigue à la désespérance.
Au loin pourtant, des lumières attirent mon regard, un centre commercial peut-être.
Je retrouve un semblant d’énergie, je presse le pas et me dirige vers la lumière.
La marche dure un moment, je laisse derrière moi gare, rues, façades d’immeubles, de maisons,
je suis à présent en pleine campagne, mon regard toujours porté vers le ciel, je marche comme aimantée par les lueurs.
Je m’arrête d’un coup, je viens de comprendre.
Ces lueurs dans le ciel ne proviennent pas des néons d’un magasin.
D’ailleurs les lueurs ont viré, ce n’est plus seulement du jaune, de l’oranger, mais des nuances de vert, de mauve...
Je me laisse choir sur l’herbe fraîche, les bras en croix, le regard, le corps entier se noie dans la lumière.
L’aurore boréale m’enveloppe totalement.
Je suis en Alaska, et là dans cet instant, je voudrais que cette nuit sans fin ne se
presse pas d’en finir.
Michèle Bitton
Colas Baillieul
Michel Maury
Odile Merlin
Viviane Baubry
Ysabel Bels
Marie-Laure Gerin
Mise à jour :jeudi 17 octobre 2024 | Mentions légales | Plan du site | RSS 2.0